WarDroum
Frondeur
Inscrit le: 28 Sep 2016 Messages: 5
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Posté le: Sam Oct 29, 2016 6:44 pm Sujet du message: Bataille de l'Hydaspe |
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Nous avons l'habitude d'utiliser l'Art de la Guerre comme moteur de bon nombres de nos scénarios historiques antiques, avec quelques adaptations sans aucunes prétentions.
Si le cœur de la règle est respecté, nous nous permettons de requalifier certains points afin de mieux coller avec notre interprétation de la bataille rejouée. Cela concerne généralement l'activation des corps, les échelles de représentation ou la définition de certains types de troupe (il est rare que nous respections d'ailleurs les listes d'armées du livret).
Pour la bataille de l'Hydaspe, nous avons par exemple reconsidéré la notion de groupe au sujet des éléphants. En effet, ces derniers se trouvent en face des phalanges dont la représentation en quatre rangs de profondeur laisse bien transparaître la notion de masse, les éléphants faisant assez maigrichon en comparaison. Ainsi, un groupe d'éléphant a été défini par ne surface où six éléments se touchent, même par les coins). A l'intérieur de cette surface, les plaquettes peuvent se repositionner comme dans un jeu de taquin, verticalement ou horizontalement, quitte à défaire le groupe à l'issue. Le résultat est intéressant au niveau visuel, mais aussi au niveau tactique. Mais voyez plutôt... https://jhp29.blogspot.fr/2016/10/bataille-de-lhydaspe.html
Le résultat n'est pas forcément historique, tout cela restant évidemment un jeu. Cette méthode permet aussi de bon résultats pour simuler la légion manipulaire.
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Icaunais
Légat
Inscrit le: 21 Sep 2012 Messages: 649
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Posté le: Dim Oct 30, 2016 8:35 am Sujet du message: |
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Très belle table de jeu.
Par contre voir manœuvrer les éléphants de la sorte me laisse perplexe. _________________ Mes Figurines 15mm |
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Apa
Tribun
Inscrit le: 22 Déc 2008 Messages: 713
Localisation: Clermont-Ferrand
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Posté le: Dim Oct 30, 2016 8:44 am Sujet du message: |
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salut,
je suis régulièrement le blog du jhp avec intérêt. Bravo pour ce que vous faites.
A Clermont, nous sommes dans le même genre de scénars historiques. Pour ma part, je suis plutôt sur d'autres périodes mais nous venons juste de prévoir 2-3 batailles antiques dont Kadesh et Kalinga (une grosse rencontre entre Maurya d'Ashoka et "Kalinguiens" en 261 avt JC).
Dans la première, on devrait aligner au moins une centaine de chars et autant d'éléphants dans la seconde.
Du coup, ton système de groupes d'éléphants m'intéresse. Pourrais-tu m'en dire plus, stpl ?
Si c'est plus pratique, voici mon mail : atelierpa(a)yahoo.fr
merci,
Franck |
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WarDroum
Frondeur
Inscrit le: 28 Sep 2016 Messages: 5
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Posté le: Dim Oct 30, 2016 11:02 am Sujet du message: |
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Merci beaucoup.
La plupart des règles antiques, inspirées par l'approche du WRG, considèrent que les éléphants constituent une masse extrêmement difficile à commander et à manœuvrer. La ligne droite et l'assaut frontal sont donc naturellement les seuls modes opératoires disponibles, à quelques subtilités près. L'exemple de la bataille de Zama, qui va dans ce sens. Mais ici, ce sont de jeunes éléphants non débourrés qui sont utilisés, ce qui justifie leur comportement médiocre sur le champ de bataille.
Dans le cadre de l'Hydaspe, le fer de lance de l'armée indienne est bien l'arme éléphantine. Les pachydermes sont instruits durant des années, et cornaqués de main de maître. Aujourd'hui, certains de ces animaux sont utilisés lors de travaux forestiers, où non seulement leur force brute, mais aussi leur capacité à travailler en groupes, leur docilité et leur mobilité sont mis à contribution. Cet effet était-il impossible à obtenir dans l'antiquité ? Je ne crois pas.
Dans nombre de batailles historiques "occidentales", les éléphants n'étaient généralement jamais aussi nombreux que dans les armées "classiques" indiennes, et il est difficile de généraliser leurs effets et de les imposer tels-quels à la civilisation qui est à l'origine de leur utilisation sur le plan militaire (il faut aussi former les cornacs). Mon postulat (uniquement ludique, sans aucune prétention historique) : l'éléphant est utilisable, même sur une table de jeu.
En utilisant une échelle de représentation grande (genre 1 modèle pour 50 éléphant), le ratio permet de gommer les subtilités manœuvrières, et une plaquette à DBA a un comportement somme-toute satisfaisant.
Dans notre scénario, une plaquette représente 10 pachydermes, instruits et cornaqués de mains de maîtres. Nous pouvons donc chercher à être un peu plus subtils. Le premier effet est visuel : il faut répondre à la profondeur des phalanges sur 4 rangs. Nos éléphants sont donc sur 3, et leur front dépasse légèrement celui de leurs opposants. Le second point est la cohérence du déploiement : il serait étrange de les voir alignés épaules contre épaules (ce n'est pas une phalange hoplitique !).
La solution était donc de les écarter, et aboutir à un déploiement en quinconce. Mais ce mode de placement n'est pas compatible avec la définition d'un groupe, tel que prévu par la règle.
Nous considérons alors le groupe d'éléphant comme étant composé de 6 éléphants orientés de la même façon et étant au contact (bord à bord ou par les coins) au début du tour. Ainsi, un groupe de 6 éléphants peut recouvrir une surface de 4 UD de front sur 3 UD de profondeur. Quand ce groupe est activé, chaque plaquette peut, en plus des mouvement habituels offerts à un groupe, se déplacer d'une UD horizontalement ou verticalement dans la surface décrite par le groupe. Dans notre scénario, cela permettait aux éléphants d'ouvrir le passage aux archers en seconde ligne (nous utilisons le même principe pour simuler les manœuvres de la légion manipulaire).
Le récit que nous reportons sur le blog du JHP découle de cette capacité, facilitée par l'attentisme du jouer alexandrin qui a laissé les Indiens manœuvrer librement, certainement perturbé par le nombre de pachydermes qui étaient en face. Dans ce cas, le premier facteur des éléphants de guerre a bien été vérifié : l'effet psychologique. Mais notre ambition n'était pas de réécrire l'Histoire : à l'issue de cette partie, le malheureux Alexandre est rentré dans les livres sous la forme d'un marque-page. |
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