Art De La Guerre V4

ADLG Version 4.0

Règle de jeu avec figurines - Antiquité et Moyen âge - Hervé Caille

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    BRETONS D'ARMORIQUE (580 - 1072 AP JC)

    Ages Sombres - Europe Occidentale

    En Bretagne insulaire, contrairement à la Gaule, les Bretons n’ont pas réellement été assimilés par les Romains. Brigantes du Nord, Silures du pays de Galles ne sont conquis qu’aux IIe et IIIe siècles. Qui plus est, les barbares celtes menacent constamment les frontières. Ainsi, en 368, Pictes et Scots se « combinent pour affamer le pays », et déferlent sur l’ile. L’empereur Valentinien réagit : il envoie Theodose à la tête de « l’élite » de ses légions et cohortes. Aux portes même de Londres, les Romains détruisent des partis ennemis chargés de butins. Partout, le général romain disperse devant lui les barbares qui osent se dresser devant lui, puis reconstruit les villes et protège les frontières.

    Néanmoins, lorsque les troupes romaines évacuent la Bretagne, de 407 à 410, l’ile est peu romanisée. En dehors des villes, elle reste celtique dans ses meurs et sa langue. À partir de cette date, les Bretons prennent les armes, chassent les magistrats romains et repoussent les Pictes et les Scots. L’empereur Honorius invite d’ailleurs les cités de l’ile à assurer elles-mêmes leur défense.

    Peu après le départ des Romains, les Saxons commencent leurs ravages sur le littoral de l’ile. En 429, les Bretons repoussent Pictes et Saxons mais, douze ans plus tard, ces derniers parviennent à prendre pied sur l’ile. Le moine Bède le vénérable prétend pour sa part que les Saxons se sont installés vers 449-455 en Bretagne, sur l’invitation du roi breton Vortigern, réclamant leur secours pour lutter contre les Pictes et les Scots. Le vers est dans le fruit. Les Saxons se retournent vite contre leurs anciens alliés. Beaucoup de Bretons sont massacrés, les rescapés s’enfuient dans les montagnes ou au delà des mers. C’est ainsi que débute réellement l’émigration bretonne en Armorique. Gildas évoque ces « exilés bretons » dans ses écrits, sans préciser où ils débarquèrent.

    La péninsule armoricaine est désignée, au début du Ve siècle avant Jésus-Christ, par l’appellation de Tractus armoricanus et nervicanus dans un document appelé Notice des dignités de l’empire. Vers 409, si l’on en croit Zosime, les Armoricains et les peuples des Gaules chassèrent les magistrats romains et établirent en leur place de nouveaux gouvernements. En 411, l’empereur Honorius soumet la Gaule après avoir repoussé les barbares qui y sévissaient. Le calme ne durera pas : vers 447 ou 448. Aetius demande au roi Echoar, « le très féroce roi des Alains », de réprimer une rébellion de leurs voisins Armoricains. C’est l’intervention de Saint-Germain d’Auxerre qui sauvera l’Armorique de cette menace.

    L’année suivante, l’invasion saxonne en Bretagne provoque, nous l’avons vu, une vague d’immigration en Armorique. Une vingtaine d’années plus tard, les Bretons semblent bien établis en Armorique puisque, vers 465-470, selon Jorndanes et Grégoire de Tours, l’empereur Antheminius fait appel à eux pour défendre la Gaule contre les Visigoths d’Euric. Le Roi Riothamus répond favorablement à cette demande, remonte la Loire avec 12 000 guerriers et débarque à Bourges. Mais Euric marche à leur rencontre et bât Riothamus près du Bourg de Déols. Le roi des Bretons d’Armorique se serait alors enfuit en pays burgonde avec les restes de son armée. Il aura donc fallu moins de trente ans pour que les Armoricains prennent le nom de Bretons, sous la plume d’un Grégoire de Tours, d’un Sidoine Apollinaire ou d’un Jordanès.

    La Vie des Saints nous relate l’arrivée, vers 465, sur les bords du Gouët (dans les Côtes d’Armor actuelles), d’un chef breton nommé Fracan, le père de Saint-Guenolé. Cette première colonie fut bientôt rejointe par une seconde, fondée par Riwal. Riwal, qui venait du Gwent, au sud-est du Pays de Galles, aurait ainsi été l’instigateur de la « grande migration bretonne », c’est à dire celle des Saints. Ainsi, vers 485, 168 moines auraient débarqué à l’embouchure du Gouët. Ils étaient conduits par un abbé nommé Brioc (ou Brieuc). D’autres saints, tels Samson, Paul-Aurélien, Tutwal ou Magloire suivront. Mais cette migration ne sera pas uniquement leur fait : vers 485, un certain Conan, chef de guerre défait par les Saxons, débarque dans la baie.

    De l’autre côté de la mer, en 493, le célèbre roi Arthur bat les Saxons à la bataille du mont Badon. Pourtant, les succès des Bretons insulaires ne seront qu’éphémères. En 509, un nouveau groupe de Saxons débarque dans l’ile et fonde, vers 519, le royaume de Wessex, à l’ouest des royaumes de Kent et de Sussex fondés en 457 et 491. Puis, en 527, des envahisseurs Angles fondent les états d’Est-Anglie et de Mercie sur la cote est britannique. Enfin, le royaume de Northumbrie sera créé en 547.

    La Cornouaille britannique était alors occupée par la tribu bretonne des Dumnonii. Les Cornovii étaient pour leur part installés plus au nord, à l’est du pays de Galles, entre les embouchures des rivières Deva et Severn. Ces deux peuples eurent à repousser de nombreuses attaques saxonnes. Puis, entre 577 et 607, le territoire des Cornovii, et une partie de celui des Dumnonii, tombent aux mains des Saxons. Ainsi, tout le VIe siècle sera témoin de vagues répétées d’émigration de la grande vers la petite Bretagne. Dumnonii et Cornovii vont donner à leurs implantations armoricaines les noms de leurs anciens royaumes insulaires : la Domnonée au nord, et la Cornouaille au sud-ouest. L’existence d’une Domnonée et d’une Cornouaille armoricaine au VIe siècle est sujette à débat. Cependant, Riwal, que nous avons vu débarquer peu après 465, aurait été « duc de Domnonée » vers 510-520. Deroch aurait succédé à son père Riwal, puis Iona pris la succession de son père. Enfin, Judwal lui succéde de 540 à 580. Par ailleurs, si l’on en croit la vie de Saint-Guénolé, le fils de Fracan aurait traversé le pays des domnonéens vers l’ouest puis exploré les frontières de Cornouaille. Il s’agit là de la première apparition de cette région dans les sources bretonnes continentales. Cette même source cite le roi Grallon le Grand, peut-être le légendaire Gradlon, comme roi de Cornouaille et comme roi de Bretagne.

    Selon Grégoire de Tours, les Bretons, depuis la mort du roi Clovis, « ont toujours été sous la puissance des rois des Francs ; ils avaient des comtes, et non des rois ». Sous Charlemagne, Eginhard confirme ce point de vue. À partir du milieu du VIe siècle, la réticence avec laquelle les Bretons se soumettent à leurs souverains s’exprime de plus en plus violemment.

    De fait, les rois Mérovingiens et Carolingiens eurent à faire face à de nombreux conflits avec leurs tributaires bretons. En 559, c’est le comte de Bretagne Conomer (ou Conomor) qui prend partie pour le fils rebelle du roi Clotaire Ier. Sous Gontran (561-592), une guerre éclate entre les deux comtes de Bretagne, Theodoric et Mâlo. Waroch, fils du second, reprendra cette lutte à son compte avant d’ouvrir les hostilités contre Gontran. Waroch Ier va ainsi parvenir à fonder le Bro Waroch ou « Pays de Waroch », qui deviendra plus tard le Bro Erech. Les combats reprendront en 594, le roi Childebert envoyant une armée contre les Bretons qui désolent le pays de Rennes. Ces luttes incessantes se poursuivront ainsi jusqu’au IXe siècle.

    Si les relations entre Bretons et souverains Francs s’avèrent difficile, le souvenir de la parenté entre Bretons d’Armorique et de Bretagne marquera fortement les relations entre les deux rives de la Manche, et ce, jusqu’au moyen-âge. Durant tout le VIe siècle, les échanges culturels seront nombreux. Le célèbre barde Taliesin (534-599), a ainsi effectué un voyage en Vannetais, à la demande de Judwal, duc de Dumnonée. Auparavant, le barde Houarvian (ou Huvarnion), père de Saint-Hervé, va servir quatre années à la cour de Childebert Ier, puis rendre visite au duc Judwal avant de repartir pour sa Cornouaille insulaire.

    © Stéphane Thion, 2013

    MARQUES DE FIGURINES 15mm

    Il n’existe pas de gamme spécifiquement bretonne. Il vous faudra avoir recours aux gammes arthurienne, âges sombres et, à partir du VIIIe siècles, aux gammes carolingiennes.

    MARQUES DE FIGURINES 28mm

    DOCUMENTATION