Art De La Guerre V4

ADLG Version 4.0

Règle de jeu avec figurines - Antiquité et Moyen âge - Hervé Caille

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    ALAINS (50 - 1500 AP JC)

    L'Antiquité - Période Romaine / Steppes

    Les Alains sont les ancêtres des Ossètes du Caucase. D’origine scythique, ils forment, au premier siècle de notre ère, une branche de la confédération sarmate aux côtés des Iazyges et des Roxolans. Du Ier au IIe siècle, ils nomadisent entre le Don et la mer d’Azov. Au Ve siècle, Ammien Marcellin nous les décrit comme un peuple de cavaliers nomades, menant leurs troupeaux dans les plaines sans fin, vivant dans des chariots qu’ils rangent en cercle, se nourrissant de viande et de lait. Ils sont beaux et de grande taille, leur chevelure tirant sur le blond. Bons soldats, ils choisissent leur chef parmi les plus braves et les plus habiles de leurs guerriers.

    En 72, un groupe d’Alains pille la Médie et l’Arménie. En 135, nouvelle attaque des Alains contre les Parthes. Vers 230, des Alains font partie de la coalition menée par Tiridate II, roi parthe d’Arménie, contre la jeune monarchie sassanide.

    En 375, les Huns de Balamber surgissent dans le Caucase et envahissent les terres des Alains. C’est le début des Grandes invasions. Une partie du peuple alain, dépouillé de ses terres, fuit devant l’ennemi alors que l’autre partie se soumet. En 377, alors que les Goths, fuyant aussi les Huns, ravagent la Moesie et la Scythie, quelques bandes d’Alains se joignent à eux. Menacé, l’empire romain parvient à réunir une armée en rappelant des légions de Germanie et en recrutant un corps d’auxiliaires Alains. L’Italie est sauvée mais le Rhin est laissé sans défense.

    Les Alains de Goar et de Respendial ainsi que les Vandales de Godigisèle se sont réfugiés sur la rive gauche du Danube. Ensemble, ils remontent le fleuve par la rive gauche et pénètrent en pays Suève et Quade. Puis, continuant leur route vers le Nord-Ouest, ils rallient des partis de Quades, de Gépides, d’Hérules et de Saxons. Les Alains, qui forment l’avant-garde de ce grand ensemble, apprennent en arrivant sur le Rhin que les Francs sont tombés sur leurs alliés Vandales, en tuant près de 20 000. Respendial décide alors de rebrousser chemin pour secourir ses alliés. Les Francs battus, plus rien ne s’oppose à leur passage en Gaule : le 31 décembre 406, ils traversent le Rhin gelé aux environs de Mayence. Les barbares vont dévaster la Gaule pendant trois ans. Mayence, Worms, Strasbourg sont saccagées. Puis c’est le tour de Reims, Amiens, Arras, Thérouanne et Tournai. Ils passent alors en Aquitaine, traversant la Loire à Meung-sur-Loire en 408. Jusqu’à l’automne 409, ils vont ravager les provinces du sud. L’Aquitaine, la Novempopulanie, la Lyonnaise et la Narbonnaise vont voir leurs bourgs, leurs domaines et leurs campagnes « réduites en fumée ». Enfin, ils passent en Espagne.

    Parvenu au Rhin, Goar et ses Alains n’ont pas suivi Respendial pour secourir les Vandales. Au contraire, ils se mettent au service de Rome. Ils vont ainsi se fixer non loin de Mayence, probablement en Belgique seconde, entre la Somme et la Meuse.

    En 414 des Alains forment une partie non négligeable de l’armée visigoth qui assiège la ville de Bazas. Mais ils passent au service des Romains et contribuent à la défense de la ville. Les Alains quitteront peu après la ville, « résolus à demeurer fidèles à la paix conclue avec les Romains ». A noter qu’il existe à cette époque, au service de Rome, un préfet des Sarmates de la dépendance de Roanne et des Alains .

    En 440, la Chronique des Gaules mentionne « les campagnes désertes de la ville de Valence sont données, pour être partagées, aux Alains que commandait Sambida ». Puis, deux ans plus tard, cette même Chronique affirme que « les Alains, à qui le patrice Aetius avait remis une partie des terres de la Gaule Ultérieure, subjuguent par les armes les récalcitrants et, ayant expulsé les propriétaires, s’emparent de leurs terres par la force ». Vers 447-448, Aetius demande à Echoar, « le très féroce roi des Alains », de réprimer une rébellion des Armoricains.

    En 451, Attila pénètre en Gaule et atteint Orléans, capitale du nouveau roi des Alains, Sangiban. La ville capitule au moment où Aetius arrive à son secours. Lors de la bataille des Champs Catalauniques, les Alains de Sangiban forment le centre de la ligne « romaine ». Face à eux, Attila va placer ses meilleurs guerriers. On ne sait pas comment les Alains se comportèrent lors du combat mais le champ de bataille resta aux mains du patrice Aetius. Si la Gaule est sauvée, ce ne sera pas le cas du royaume de Sangiban. L’année suivante le Visigoth Thorismond va « dompter les Alains par la guerre ». Ces derniers ne vont pourtant pas disparaître puisque l’on entend une dernière fois parler d’eux en 461, alors qu’ils ravagent la Gaule. Quelques sources peu sûres évoquent ensuite un groupe d’Alains installé en Armorique, en 464.

    En 455, suite à la mort d’Attila (453), les peuples tributaires des Huns se soulèvent. Des cavaliers Alains, pesamment armés, contribuent à la victoire des rebelles à la bataille de la rivière Nedao. Ce groupe d’Alain va ensuite s’établir dans les bouches du Danube et en Mésie comme fédérés de l’empire d’Orient. Plus à l’est, sans attendre cette victoire, des Alains avaient commencé à se réinstaller dans les steppes de la mer noire, dès le IVe siècle. Des groupes d’Alains s’établissent aussi en Crimée (Ve-VIIe siècles). Ces Alains de Crimée seront signalés jusqu’au XIVe siècle. Durant cette même période, les Alains servent de mercenaires à Byzance et en Perse. A partir du VIIe siècle, la plus grande partie des Alains est tributaire des Khazars. Le VIIIe siècle voient les Alains mêlés à la lutte qui opposent les Khazars aux Arabes. Les Alains occupent en effet une région tampon entre pays dominés par les Khazars et pays dominés par les Arabes.

    Les Alains vont prendre la dénomination d’Asses vers le VIIe siècle, nom qui perdure aujourd’hui sous la forme géorgienne Osse ou Ossète. Le khaganat khazar subit une lourde défaite en 965 face au royaume de Kiev, et disparaitra au début du XIe siècle. Un petit royaume alain subsistera aux XIe-XIIe siècles. Cette Alanie ce situe entre l’actuelle Ossétie, dans le Caucase, le Kouban et la mer Caspienne. Au début du XIIIe siècle, les Alains occupent encore une partie de la Circaucasie, au sud des steppes occupées par les Qiptchaqs. Les Alains sont intimement liés aux Qiptchaqs tenteront de s’opposer aux invasions mongoles. La diplomatie mongole ayant détaché d’eux leurs anciens alliés, ils sont battus par les Mongols en 1222. Poussés par leurs vainqueurs, les Alains se retournent alors contre les Qiptchaks et les écrasent. Les Mongols reviendront une quinzaine d’années plus tard et, entre 1238 et 1240, ils s’emparent d’une importante ville d’Alanie, probablement la capitale. L’Alanie est occupée mais les parties reculées et montagneuses du royaume restent insoumises. Dans les années 1253-54, des Alains, de religion chrétienne, résistent encore aux Mongols, alors que d’autres sont alliés aux occupants. Des contingents alains sont en effet incorporés à l’armée mongole et un détachement asse fera même partie de la garde du grand Khan sous Ögödeï. L’Alanie fera ensuite partie de la Horde d’Or. Vers la fin du XIIIe siècle, les partis d’Alains refoulés dans le Caucase s’établissent sur le versant méridional du massif, formant un état tampon entre Mongols et Georgiens. Du début des années 1290 à 1306, Os-Bagatar, un chef de guerre alain de Géorgie, profitant des guerres civiles entre Mongols Ilkhanides et Géorgiens, deviendra un véritable héros pour son peuple. C’est probablement grâce à lui que les Alains parviendront à s’enraciner durablement au sud du Caucase, dans la région de Gori, qui correspond à la partie méridionale de l’Ossétie actuelle.

    Les Qiptchaqs, repoussés par les Mongols, s’établissent en Hongrie vers 1239 et deviendront les Coumans de nos sources. Au début du XIVe siècle apparaît aux côtés des Coumans des Iasses, groupe d’Alains qui les aurait suivis. Les iasses seront encore identifiés en 1536 comme une « nation » de Hongrie, ayant sa propre langue. D’autres groupes Alains, fuyant les Mongols, nomadisent entre la Hongrie et l’Empire d’Orient. En 1301, Byzance accueille ainsi 16 000 Alains chrétiens en Thrace. C’est ce groupe qui se joindra temporairement la compagnie catalane de Roger de Flor. A partir du début du XIVe siècle, les traces des Alains des Balkans se font de plus en plus rares. Des Iasses forment un contingent de l’armée serbe en 1313, puis, vers 1323-40, des cavaliers alains combattent le tsar de Bulgarie.

    Dans le même temps, un grand nombre d’Alains de la garde ont suivis les Mongols jusqu’en Chine. On compte ainsi, en 1340, 30 000 cavaliers asses servant dans la garde. Ils sont installés du côté de Pékin.

    Les invasions timourides de la fin du XIVe siècle mettront définitivement fin à ce qui restait du peuplement alain des plaines caucasiennes. Bourakan, chef des asses du Kouban est battu par Tamerlan en 1395. Les dévastations timourides provoquent une dernière migration des Alains, qui se réfugient dans les montagnes du Caucase, l’Ossétie actuelle.

    © Stéphane Thion, 2018

    MARQUES DE FIGURINES 15mm (gammes Alains ou Sarmates)

    MARQUES DE FIGURINES 28mm (gammes Sarmates)

    DOCUMENTATION